1) Vous êtes sophrologue caycédienne depuis 2006, racontez-nous votre rencontre avec la sophrologie.
J’ai eu la chance de commencer la sophrologie très jeune, à l’âge de 15 ans pour gérer des problèmes de stress que j’avais à l’époque, notamment à l’école et dans ma vie de jeune femme de 15 ans. J’ai ensuite continué tout au long de ma vie de jeune adulte jusqu’à la fin de mes études d’ostéopathie. J’ai eu envie de me former en sophrologie parce que mes études d’ostéopathie m’avaient appris à améliorer la santé du corps avec mes mains, comme la sophrologie m’avait tellement apporté au niveau personnel que j’avais envie de savoir comment la transmettre. J’ai commencé la formation en Suisse dont je suis originaire, puis j’ai poursuivi ma formation en Andorre, où j‘ai eu la chance d’être formée par le Pr Alfonso Caycedo et sa fille le Dr Natalia Caycedo.
2) Vous vivez aujourd’hui à Londres depuis 6 ans où vous avez commencé à exercer comme sophrologue. Comment est perçue la sophrologie au Royaume-Uni ?
La sophrologie est quelque chose de très nouveau pour eux. Il faut savoir qu’à Londres il y a une grande diversité de thérapies qui sont proposées au grand public. Mais ils sont souvent intéressés et curieux de découvrir de nouvelles techniques. Bien sûr il y a parfois un peu de méfiance dans un premier temps, parce qu’ils ne connaissent pas la sophrologie, mais une fois que je leur explique que la sophrologie est une technique qui a pignon sur rue depuis des décennies sur le continent, ils sont rassurés. Ils sentent rapidement l’intérêt que cette technique parce que dans une ville comme Londres, la majorité des gens a besoin de travailler la gestion du stress, ne serait-ce que préventivement. Je travaille principalement sur deux axes : la gestion du stress et la préparation à la naissance.
3) Dans le cadre de votre travail sur la gestion et la prévention du stress, vous êtes intervenue dans l’entreprise « Innocent » Comment se sont déroulées ces séances ?
J’ai eu la chance de rencontrer en consultation privée une cliente qui a beaucoup accroché avec la sophrologie. Elle en a donc parlé dans son entreprise et les ressources humaines ont pris contact avec moi pour me proposer un rendez-vous. J’ai pu alors leur présenter la sophrologie, le concept et à quoi elle pouvait servir. Je leur ai expliqué que l’on pouvait travailler sur plusieurs axes en ciblant des besoins très différents. Sous la bannière du stress, la sophrologie peut aider pour gérer plusieurs problèmes.
Par exemple, les troubles du sommeil, l’anxiété, les tensions corporelles, la gestion des émotions, etc. Ce qui leur a plu c’est que je leur ai proposé un programme concrêt de 6 séances de 45 minutes chacune sur le temps de la pause déjeuner. Ils m’ont confié des groupes de 10 à 15 personnes. Malgré le fait qu’il n’y ait eu « que » 6 séances et « que » 45 minutes, nous avons réussi à couvrir une grande diversité de problèmes.
4) Quels ont été les retours des participants aux séances de sophrologie ?
Innocent a déjà une culture et des valeurs fortes au sein de l’entreprise, des valeurs d’entraide notamment. Ils étaient donc particulièrement sensibles et ouverts au bien-être. Donc c’était plutôt facile de les guider pendant les séances. Ils étaient très contents parce qu’ils ont senti tout de suite après que ça leur faisait du bien. Certains arrivaient à pratiquer entre deux séances grâce aux enregistrements et j’ai eu des retours très positifs.
« Je me suis rendue compte de mes tensions, j’ai pu identifier les situations inconfortables et trouver une façon simple de les gérer. Simplement avoir un outil pour m’aider lorsque je suis nerveuse avant un événement m’apporte plus de confiance. » Témoignage Session en entreprise, Innocent, 2015.
4) Que pensez-vous que la sophrologie peut apporter dans une entreprise ?
Je pense que ça devient un outil indispensable ! Les réalités du quotidien sont très stressantes, qu’on soit manager ou pas, on a tous des vies très remplies, beaucoup de responsabilités entre la famille, la vie privée, la vie professionnelle, les contraintes économiques, etc. Pourtant, personne ne nous apprend dans la vie à acquérir cette boîte d’outils qui va nous servir à nous sentir mieux et aussi à mieux apprécier le quotidien. C’est une chose d’avoir la chance d’avoir un travail et dans le meilleur des cas, d’avoir un travail qui nous plait et de faire ce que l’on aime. Mais si on ne sait pas l’apprécier, finalement, quel est l’intérêt au-delà de l’intérêt économique ?